L’édito – Mélenchon, Le Pen et la Syrie : la honte !
MÉLENCHON, LE PEN ET LA SYRIE : LA HONTE !<br><br>Depuis sa chute, on mesure l’étendue des crimes de Bachar el Assad. On mesure, du même coup, l’indignité de ses fervents soutiens, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Sednaya : ce nom restera désormais dans la mémoire du siècle comme l’une des capitales de la souffrance humaine. Bachar el Assad, pendant qu’il se faisait photographier dans les magazines people avec son épouse, avait fait de cette prison située à quarante kilomètres au nord de Damas l’instrument de son pouvoir, en même temps qu’une des régions de l’enfer.
Dans le Figaro, le Monde ou Libération, dans les reportages des télévisions françaises ou de CNN, on sonde la bassesse des geôliers du régime, la cruauté des sbires baasistes, l’impitoyable mépris de ce régime pour les valeurs les plus élémentaires de la dignité humaine. Et du même coup, on mesure l’inconcevable cynisme d’une Marine Le Pen ou d’un Jean-Luc Mélenchon, qui ont soutenu ce régime d’assassins sadiques avec constance et énergie, qui ont ignoré volontairement les informations fiables qui provenaient de Syrie sur les exactions inouïes perpétrées par el Assad, qui se sont, en un mot, déshonorés par aveuglement idéologique, l’une faisant l’éloge du nationalisme syrien, serait-il sanguinaire et tortionnaire, l’autre soutenant sans férir l’axe anti-américain Moscou-Téhéran-Damas, sans aucun égard pour les victimes de sévices innombrables et moyenâgeux.
On dira qu’ils soutenaient le dictateur par une sorte de réalisme géopolitique. Non : par une louche solidarité politique, ils ont fermé les yeux sur des exactions dignes de la Gestapo. Résumons les reportages des journalistes de tous horizons qui sont allés à Sednaya. D’abord une petite anecdote rapportée par Le Figaro, pour décrire l’ambiance. Tous les jours, les gardiens font rouler un pneu dans le couloir central de la prison. Quand le pneu tombe, ils entrent dans la cellule ainsi désignée et tuent au hasard deux ou trois détenus.
C’est une entrée en matière. En fait, le système est complet et minutieux. Dès leur arrivée, les prisonniers sont battus par les gardiens à coups de barres de fer ou de câbles électriques au cours d’une « fête de bienvenue ». Ils passent leurs premiers mois dans des cellules d’isolement minuscules et plongées dans le noir. Ils sont ensuite transférés vers des cellules plus grandes où les prisonniers s’entassent par dizaines. Ils ont interdiction de parler ou de regarder les gardiens. La nourriture, quand elle est distribuée, est répandue à même le sol dans les cellules. Les tortures, les passages à tabac, la faim, la soif et les maladies tuent quotidiennement. Chaque matin, vers 9 heures, des cadavres sont ramassés dans les cellules par les gardiens.
Informations récentes, découvertes à la chute du régime ? Non ! Amnesty international avait depuis longtemps expliqué que les actes de tortures étaient « généralisés et systématiques contre tous les civils soupçonnés d’être contre le régime ». Parmi les violences régulières figuraient des décharges électriques, des brûlures à l’eau bouillante, l’arrachage des ongles des pieds ou des mains et les viols, souvent perpétrés avec des matraques par les gardiens ou par des prisonniers contraints de violer d’autres détenus. Au total, le nombre des morts répertoriés s’établit à 14 456, dont 110 enfants.
Voilà donc les assassins pervers que Mélenchon et Le Pen, dans une touchante convergence, ont encouragés pendant des années. Tous ceux qui ont gardé, au Rassemblement national ou à la France insoumise, une idée minimale de la dignité humaine, doivent y réfléchir.
En fêtant les cent ans du MRP cette année, jamais François Bayrou n’aurait imaginé qu’il finirait à Matignon en décembre et qu’il serait face au destin qu’il s’est toujours imaginé. Lire l’article
L’ensemble des ténors de la gauche sociale-démocrate, en activité ou en retrait, plaident tous pour une non-participation gouvernementale, attendant sagement 2027, gage de reconstruction électorale. Est-on certain du remède ? Lire l’article
Le nouveau Premier ministre va devoir s’atteler d’urgence à maîtriser la dette publique dont les intérêts amputent les marges de manoeuvre de l’Etat. Lire l’article
Les socialistes ne participeront pas au gouvernement de François Bayrou mais ne le sanctionneront pas a priori. À condition qu’il se détache de la politique Macron pour impulser un tournant social. Lire l’article
Ouvrage somme de près de 1500 pages, Fellini 23 ½ retrace toute la carrière du réalisateur, sous la plume érudite et renseignée d’Aldo Tassone. Lire l’article
L’homme qui tire plus vite que son ombre quitte le Far-West pour régler ses comptes au Wisconsin, dans la région des Grands Lacs et des magnats de la bière. Lire l’article
LeJournal.info
Journaliste et écrivain, fondateur et directeur du site LeJournal.info. Ancien directeur du Nouvel Observateur et de Libération, éditorialiste progressiste et républicain, marin et guitariste amateur.