BUDGET : HALTE À LA PANTALONNADE ! - À moins de ruiner définitivement l’image de la classe politique dans l’opinion, le Parlement doit maintenant sortir d’un psychodrame budgétaire qui n’a que trop duré.
Le signal d’alarme retentit de plus en plus fort. Dans la dernière enquête réalisée par le Cevipof et l’Observatoire Société et Consommation, on constate que « pour la première fois dans l’histoire récente des enquêtes d’opinion en France, la vie politique apparaît comme la préoccupation principale des Français, citée spontanément par 30 % des répondants, devant l’inflation et le pouvoir d’achat, cité par 27 % des enquêtés, la justice et criminalité (24 %), le budget et la dette nationale (21 %) ou l’immigration (20%) ». Autrement dit, désormais les Français s’inquiètent avant tout de la piètre performance de leurs hommes politiques.
Doit-on s’en étonner ? La cote de popularité des femmes et des hommes politiques n’était déjà pas fameuse. Mais le coup de grâce lui a été donné depuis deux mois par l’accablant spectacle offert par députés et sénateurs. Ainsi les parlementaires ont passé des centaines d’heures à discuter et amender un projet qui, à l’arrivée, ne présente plus aucune cohérence et ne satisfait personne. Ils ont travaillé jour et nuit au milieu des invectives et des manœuvres byzantines, pour pondre un texte baroque qu’ils ont ensuite rejeté à l’unanimité moins une voix ! Le seul compromis qu’ils aient trouvé, en somme, c’est de tous voter contre un budget qu’ils ont eux-mêmes confectionné.
Comme l’échéance se rapproche, on craint maintenant qu’après cette confuse bataille, rien ne soit finalement voté, ni la loi de finances, ni la loi sur la Sécurité sociale. Une formidable réussite dans l’impuissance… Il faudrait alors passer par les ordonnances, ou bien proroger le budget 2025 pour recommencer le même cirque au mois de janvier ou de février. Rappelons que l’établissement d’un budget constitue la base élémentaire de tout gouvernement et de tout Parlement dignes de ce nom. Les élus risquent donc de devoir se tourner vers leurs électeurs pour leur avouer piteusement : nous sommes incapables de remplir la première tâche qui nous incombe dans la vie de la nation. On voit d’ici le désastre civique.
Il n’y a que deux issues à cette crise : l’improbable élaboration d’un compromis – au vrai bien compromise – ou bien le recours à l’article 49-3 de la constitution, que les mêmes élus ont bien imprudemment diabolisé. L’opinion sera heurtée par le retour de cet alinéa qu’on avait promis de proscrire ? Certes. Mais elle ne sera bien plus par une nouvelle prolongation de cette crise parlementaire, délétère à laquelle elle ne comprend plus rien depuis longtemps.
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