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Par La lettre de Laurent Joffrin
22 mars · 2 mn à lire
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Elon Musk, le Dark Vador du Net

ELON MUSK, LE DARK VADOR DU NET <br><br>Le créateur de SpaceX et de Tesla, industriel génial et sous médocs, veut user du réseau X, ex-Twitter, comme du laboratoire de ses fantasmes les plus fous… ou pronazis.

Tels Frankenstein, Zorglub, Jekyll, Fantomas ou Dark Vador, les génies de la science et de la technologie passés de l’autre côté de la Force sont souvent les plus inquiétants. Tel est Elon Musk, patron de SpaceX et de Tesla, première fortune mondiale, devenu le Néron du Net en remodelant Twitter à coups de milliards, et qui vient encore d’illustrer la règle en ouvrant toutes grandes les portes de son réseau – rebaptisé X – à tous les cinglés patentés du racisme et de l’extrême-droite.

Il vient ainsi de réadmettre sur son réseau mondial (177 millions d’abonnés) un certain Martin Sellner, identitaire autrichien, persuadé, comme un de ses lointains compatriotes, de la supériorité intrinsèque de la race blanche sur les autres. Le brave et cohérent canton suisse Argovie avait prié ce Sellner d’aller nazifier ailleurs. « Est-ce bien légal » ? a demandé le lanceur de fusées à explosions, qui vient de lui ouvrir de nouveau un espace mondial de propagande. En effet, est-il bien légal d’interdire l’apologie de ce bon Adolf, ce voisin autrichien dont on a dit tant de mal ?

Elon Musk, étrange génie de la technique et des affaires, est un libertarien fanatique, adepte de cette doctrine peu connue en France, fondée sur l’extension indéfinie des droits individuels et l’effacement quasi-total de l’État démocratique. Les libertariens, qu’on appelle aussi des « anarcho-capitalistes », sont les défenseurs de la liberté absolue, y compris celle des nazis ou des staliniens. Ils s’opposent à toute loi coercitive et veulent, par exemple, dissoudre l’armée et la police pour les remplacer par des agences privées.

Cette idéologie a ses lettres de noblesse philosophiques, en la personne de sommités intellectuelles reconnues, tel Ludwig Von Hayek, l’anti-Keynes autrichien, de Robert Nozick, l’anti Rawls, ennemi américain du penseur de la social-démocratie à la Roosevelt, ou de l’écrivaine Ayn Rand, inconnue en France mais célèbre dans le monde anglo-saxon, coryphée du génie individuel par opposition au conformisme de la masse, une sorte Nietzsche du Middle West. Ronald Reagan fut un de leurs militants avant de redevenir conservateur bon teint.

Assis sur sa montagne de milliards, Elon Musk estime que son réseau « X » ne doit restreindre aucune expression, dans une stricte interprétation du premier amendement de la constitution américaine, surtout quand celles-ci vont dans le sens de ses propres convictions, ultra-libérales, occidentalistes, teintées d’idolâtrie technologiste, darwinistes en matière sociale, catastrophistes sur le plan écologique et futuristes en matière d’humanité augmentée.

Comme Saint-Augustin dans « La Cité de Dieu » ou Staline dans « l’avenir radieux ». Musk pense que la société idéale se bâtira dans un autre monde, sur Mars en l’occurrence, bientôt conquis par ses fusées. Le problème, c’est que ses fusées explosent les unes après les autres. Il est donc toujours sur terre et il veut faire de nous, tel Frankenstein avec sa créature où le docteur Septimus avec Olrik (voir Blake et Mortimer) les cobayes de ses théories loufdingues.

Laurent Joffrin
@JoffrinLaurent



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