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On peut être de gauche et avoir une bonne droite. Où est passée la gauche ? Celle de Jaurès, Blum, Camus, Mendès-France ou Gisèle Halimi, de la jeunesse, de l’avenir et de la République. Elle est là

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Par La lettre de Laurent Joffrin
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La gauche antisémite ?

Le thème de « l’antisémitisme de gauche » émerge dans le débat public. L’Histoire montre qu’il n’a rien d’un mythe, mais nous apprend aussi qu’on ne saurait tomber dans les fausses symétries.

Floraison de papiers sur « l’antisémitisme de gauche », consécutifs, bien sûr, à l’ambiguïté des positions de la gauche de la gauche sur le conflit israélo-palestinien. La France insoumise refuse de qualifier le Hamas de « terroriste » et son leader multiplie les déclarations douteuses sur la question ; l’extrême-gauche défend un antisionisme souvent radical, qui dénie toute légitimité à l’État d’Israël et rejoint sur ce point l’islamisme antisémite, tout comme une bonne partie du mouvement « décolonial » qui classe l’État hébreu dans la catégorie des État coloniaux et, en conséquence, les Juifs du côté des « dominants ». Papiers justifiés, donc, qui cherchent dans le passé les précédents, ou les racines, de cette dérive dangereuse.

À condition, toutefois, de se garder de l’outrance et des symétries artificielles. Pour l’oublier souvent, les auteurs de ces articles répandent l’idée fausse qu’après tout, droite et gauche sont à égalité dans ce domaine, renvoyant dos-à-dos les deux courants historiques dans une égale réprobation. Or un bref rappel du passé montre qu’il n’en est rien.

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