Mélenchon est furieux ? Bonne nouvelle. C’est la preuve que son absurde stratégie de la chaise vide a échoué. Que se serait-il passé, en effet, si la gauche dans son ensemble avait suivi LFI et refusé toute négociation avec le gouvernement sur le budget ou sur les retraites ? On le sait bien : aucune des concessions arrachées par les socialistes à François Bayrou n’aurait été acceptée. La réforme des retraites serait restée intacte, les 4000 suppressions de postes de profs prévues dans le budget y seraient toujours, les jours de carence pour les fonctionnaires n’auraient pas été diminués, l’hôpital aurait été moins doté, etc.
On le comprend facilement : pourquoi le Premier ministre se serait-il embarrassé de reculs divers et variés, sachant que, de toutes manières, la gauche aurait voté la censure ? Telle est la différence entre les deux gauches. Les sociaux-démocrates négocient et obtiennent quelque chose ; les Insoumis exigent tout et n’obtiennent rien, comme l’a toujours fait la gauche radicale.
Selon son habituelle méthode, LFI se réfugie dans l’insulte. Aucune importance, à vrai dire : en refusant tout dialogue, tel un robot qui fait non, Mélenchon sort du jeu. La partie de déroule désormais entre Bayrou et le PS, qui se retrouve au centre des négociations et pèse sur la politique du gouvernement sans pour autant y participer. C’est le rôle d’une opposition responsable, celle que les électeurs de la gauche réformiste souhaitent voir émerger.
Il était temps : depuis que les socialistes se sont mis sous la tutelle de LFI, la gauche n’a pas gagné une seule voix. Au total, elle se trouve toujours à 30% à peine des voix, ce qui obère gravement ses chances de revenir au pouvoir. Seule la renaissance d’un courant socialiste autonome et crédible peut lui rendre ses chances de gouverner. Mise en minorité, la direction du parti a dû faire contre mauvaise fortune bon cœur, et acter elle-même ce qui pourrait aboutir à un changement radical de stratégie. Tant mieux.
C’est la fin du NFP ? Sans doute. Mais contrairement à ce que disent paresseusement les commentateurs, ce n’est pas forcément la fin de l’union : à l’approche des échéances, il est tout à fait possible de renouer un accord électoral, non pour la présidentielle, qui verra logiquement s’affronter les deux gauches au premier tour, mais pour d’éventuelles législatives, où la logique du scrutin imposera un arrangement, sauf à ce que les différents partenaires choisissent le suicide politique. De toutes manières chacun sait que le programme concocté sur un coin de table lors des dernières législatives est caduc et qu’il faut un nouveau projet qui corresponde à la situation nouvelle du pays. Il faut désormais faire du neuf. Avec ou sans Mélenchon.
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