LE SERVICE MILITAIRE PLÉBISCITÉ - Le nouveau service militaire sera bien volontaire et effectué sur le sol national. Il participe de la force de dissuasion de la France, renforce sa capacité de résistance et le pacte qui unit la nation à ses armées. Les français, jeunes en tête, le plébiscitent.
Bonne nouvelle pour le service militaire volontaire : près des trois-quarts (74 %) des jeunes français de 18 à 24 ans l’approuvent, selon le sondage réalisé par Elabe pour BFMTV. Les raisons de ce plébiscite ? « La première est la confiance dans l’armée », affirme le directeur de l’Institut Bernard Sananès. La deuxième est la perception de la menace, en particulier celle des drones – même si personne ne croit que les Russes vont envahir le territoire national. La troisième est le sens de l’engagement, celui que l’on perçoit au sein même des entreprises où les jeunes veulent de plus en plus donner du sens à leur travail. Et la dernière est une envie d’autorité et de rétablissement de quelques valeurs.
Cette adhésion se retrouve dans toutes catégories d’âge : seuls les 25-34 ans l’expriment à moins de 70%, avec 60% de réponses favorables. Chez les autres, l’approbation est supérieure, jusqu’à 81 % chez les plus de 65 ans. C’est une constante depuis de longues années : les Français sont fiers de leur armée. Ils reconnaissent dans leurs soldats, marins et aviateurs les valeurs d’engagement et de courage qui soudent une nation.
Depuis que Jacques Chirac a annoncé en 1996, puis définitivement supprimé en 2001, le service militaire obligatoire, aussi appelé conscription, pour professionnaliser les armées, les chefs d’État successifs se sont demandé s’il ne faudrait pas un jour le rétablir. A posteriori, on lui a reconnu des vertus : celles de mélanger les milieux sociaux, de permettre aux jeunes de passer leur permis de conduire … mais aussi d’apprendre quelques règles élémentaires au service d’eux-mêmes et de leur pays.
Les militaires, en revanche, étaient vent debout contre un retour en arrière : avec une armée professionnelle de 200 000 hommes, dont certains étaient projetés en Afghanistan, au Mali, en Irak, ou ailleurs, ils n’avaient plus ni le temps ni l’argent pour former pendant un an des jeunes qui allaient ensuite leur échapper en intégrant la société civile. Mieux valait, assuraient-ils, concentrer leurs forces sur l’essentiel : une armée professionnelle et aguerrie prête à prendre des risques pour sa patrie.
Depuis que la France dispose d’une armée professionnelle, 231 militaires français sont morts en opérations extérieures (OPEX) ? Parmi eux, 52 sont tombés rien qu’au Mali, d’abord lors de l’opération Serval, puis pendant l’opération Barkhane, juste pour empêcher ce qui est en train d’advenir aujourd’hui, à savoir que les djihadistes s’emparent de Bamako.
Concilier l’unité du pays – en brassant la jeunesse – et l’efficacité de sa défense – en formant les militaires à l’excellence – est devenu le mantra des armées. L’expérience du Service National Universel (SNU) lancée à son arrivée par Emmanuel Macron fut un échec. D’une durée trop courte – quelques jours, avec des contours mal définis – le SNU n’a satisfait ni les formés ni les formateurs.
Le Service militaire volontaire d’un an prend aujourd’hui tout son sens. Il lève d’abord deux ambiguïtés : il est bien volontaire et personne ne sera obligé de l’effectuer. Il se déroulera sur le sol national et aucun de ses engagés ne sera envoyé hors de France, donc, notamment en Ukraine. Comme l’a justement dit Jean-Yves Le Drian, il participe de la force de dissuasion française.
Exclusivement militaire, il formera progressivement 10 000 jeunes par an dès 2030 et jusqu’à 50 000 à l’horizon 2035 qui viendront en renfort de 38 000 réservistes opérationnels. Il répond au durcissement de la menace et à l’accélération des crises. Le conflit en Ukraine a montré que les hommes restent le facteur essentiel dans une guerre. Pour les mobiliser, on a vu Vladimir Poutine vider les prisons en Russie et intégrer des soldats nord-coréens à ses propres armées.
Rien de cela en France où, pour l’heure, on veut avant tout consolider la capacité de résistance. Même si à la fin de son discours, Emmanuel Macron n’a pu s’empêcher d’évoquer un scénario noir où, après un vote du Parlement, le service militaire pourrait devenir « obligatoire ». « Dans ce monde incertain où la force prime sur le droit, notre nation n’a droit ni à la peur ni à la panique, ni à l’impréparation, ni à la division ». L’esprit de défense, peu répandu en France, peut-il s’emparer de notre pays ?
PAR VALÉRIE LECASBLE
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